Bure: la fin de l'idée de réversibilité?

Bure et son site d'enfouissement de déchets radioactifs seront au centre de la campagne pour les cantonales en Meuse.

Ce projet d'enfouissement a le soutien du président du Conseil Général, et de sa majorité UMP- DVD, y compris le conseiller général de Vaucouleurs.

Mes doutes sur la notion de réversibilité du stockage m'avaientconduit à la réflexion suivante: servons nous du GIP pour développer le département, surveillons les études sur cette réversibilité, modifions les compensations des ZIRA en imposant une indemnité dégressive fixée sur la distance par rapport au laboratoire.

L'édito qui suit, rédigé par M. CANOVA, président du CLIS, conseiller général UMP, a fait changé ma vision des choses: en condamnant la réversibilité, on condamne la Meuse, future poubelle nucléaire de la France. Cela confirme que la droite (au niveau de l'Etat comme au niveau du département)  se moque éperdument des territoires ruraux...

 

Editorial de la lettre du CLIS du laboratoire de Bure (janvier 2011) - voir le site internet du CLIS de Bure


Lors de mon premier édito dans la lettre du Clis, j'écrivais que la notion de réversibilité était importante
car elle offrait aux générations futures une réelle souplesse et leur permettait de disposer d'une option évolutive.

Je pensais que la réversibilité permettrait à ces générations futures de conserver la possibilité de reprendre à tout moment les déchets pour les détruire, voire les valoriser sur un plan industriel, grâce à l'acquis de plus amples connaissances, à des moyens technologiques performants et supérieurs à ceux que nous possédons aujourd'hui, et ce, jusqu'à ce que la toxicité des déchets disparaissent.

Je pensais ne pas priver mes descendants de « ce bien précieux qu'est la liberté de choisir ».

Mais après avoir écouté certains scientifiques, j'ai compris que la sûreté d'un enfouissement en profondeur est fondée sur l'irréversibilité.

Qu'elle est établie sur un isolement définitif des déchets interdisant par définition toute possibilité ultérieure de reprise. Que les dégradations liées à l'évolution du milieu géologique et des colis qui y sont stockés ainsi que d'autres problèmes comme l'émission d'hydrogène etc... rendent impossible le principe de réversibilité à long terme.

Que la réversibilité ne durera que le temps du remplissage du centre d'enfouissement.

 

Bien sûr, pendant cette courte période de réversibilité, il sera possible de surveiller in situ le comportement des formations géologiques et des colis, de profiter des nouvelles découvertes scientifiques, de permettre une prise de décision par étape, par paliers successifs (on arrête ? on passe à l'étape suivante ? on revient à l'étape précédente ?).

 

Mais au-delà de cette période, c'est bien l'irréversibilité qui s'imposera.

 

Alors je prétends que la réversibilité prévue sur cette courte période n'est pas fondamentale. Elle est uniquement une contrainte sociale » qui doit permettre au projet d'être plus facilement accepté.

 

Elle est simplement une exception française transcrite dans la loi pour faire admettre le dispositif final que sera le stockage géologique irréversible.

 

Jean-Louis CANOVA, Président

 

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